[924–935], avril. — Dijon.
Jugement royal par devant le comte du palais Robert et le comte de Bourgogne Gilbert, dans un plaid entre l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon et le vicomte Robert au sujet de la possession de serfs : l'avoué de l'abbé, Wiso, revendiquait ces serfs nés sur le fisc de Longvic d'une serve du monastère et d'un serf appartenant au vicomte. Celui-ci reconnaît les droits de Saint-Bénigne.
Acte perdu, mentionné dans la chronique de Saint-Bénigne de Dijon. L'identification des principaux personnages de cette affaire est aisée. A côté de Gilbert, comte de Bourgogne, il faut certainement voir son gendre Robert II, comte palatin de Troyes, et Robert, vicomte de Dijon. Robert II, comte de Troyes, avait épousé Adélaïde Werra (« la Guerre »), fille de Gilbert ; de plus, le titre de minister palatinus, donné à Robert Ier de Troyes par son beau-père Louis II, fut porté par les comtes de Troyes jusqu'au xiiie siècle. D'autre part, Robert, vicomte de Dijon, était un personnage dans la dépendance de Gilbert, comte de Bourgogne. La seule difficulté vient de ce que Hugues le Noir, frère de Raoul, ne mourut pas avant lui mais seulement le 17 décembre 952 ; on peut l'expliquer par une erreur du chroniqueur de Saint-Bénigne écrivant environ un siècle plus tard.
Ce texte est à rapprocher des jugements royaux du roi Eudes de 888-890 et de Charles le Simple du 28 mai 917, du 13 juin 919 et du 9 juillet 919.
Il n'est pas daté, mais, comme la chronique de Saint-Bénigne le rapporte à la suite du diplôme de Raoul pour Saint-Bénigne (927), on peut émettre l'hypothèse qu'il lui est postérieur.
Chronique de Saint-Bénigne de Dijon :
Isdem Rodulphus rex, mortuo Hugone duce, fratre suo, Burgundiam adiit residensque castro Divion[ensi], mense aprili, cum causas suas teneret Rotbertus, comes palatii, et Gislebertus, comes Burgundie, aliique plures, tam comites quam nobiles viri, interpellatus est Rotbertus vicecomes a Wisone, advocato Sancti Benigni, de quibusdam servis, qui, quamvis ex illius servo, tamen ex ancilla Sancti Benigni et ex potestate et fisco Longi vici nati fuissent, magisque Sancto Benigno quam ipsi Rotberto servire deberent. Tunc in ipso placito in presentia principum eosdem servos wirpivit et Sancto Benigno reddidit, promittens deinceps si aliquis parentum aut heredum illius eos repetere vel calumniare voluisset, se testem et defensorem Sancti Benigni contra eosdem fore.