935, 28 décembre. — Auxerre.
Raoul, à la prière d'Anséis, évêque de Troyes, et du comte Geoffroy (Gauzfredus), confirme à son fidèle Alard, à sa femme « Plectridis » et à son neveu « Geilo », des biens qui lui avaient été concédés à titre bénéficiaire : les bâtiments de l'« abbatiola » de Saint-Paul-lès-Sens, dépendant du « comitatus » de Sens, avec soixante manses faisant partie de celui de Gâtinais, sauf l'église de « Creteria » ; s'il est prouvé que ces biens ont appartenu à la mense épiscopale, ils en paieront les nones et les dîmes.
A. Original. Parchemin autrefois scellé, avec quelques trous. Hauteur moyenne : 608 mm ; largeur : 524 mm. Archives départementales de la Côte-d'Or, 1 H 11, n° 12 (anc. reg. 869, n° 12).
B. Copie figurée du xviie siècle, Bibliothèque nationale, ms. lat. 9089, fol. 94, d'après A.
C. Copie du xviie siècle, pour P.-F. Chifflet, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 143, fol. 126, d'après A.
D. Copie de 1721, pour J. Bouhier, Cartulare privilegiorum, fundationum... indultarum ecclesiae Sancti Benigni Divionensis ex ipsis autographis, Bibliothèque nationale, ms. lat. 17080, fol. 16 v°, d'après A.
E. Copie partiellement figurée du xviiie siècle, par Percier, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 5, fol. 126 v°, d'après A.
F. Copie du xviiie siècle, Archives départementales de la Côte-d'Or, 1 H 12, d'après A.
a. E. Pérard, Recueil de plusieurs pièces curieuses servant à l'histoire de Bourgogne, p. 163, d'après un cartulaire de Saint-Bénigne de Dijon, aujourd'hui perdu (anno 933).
b. Recueil des historiens de la France, t. IX, p. 579, n° XVIII, d'après a (anno 933).
c. M. Quantin, Cartulaire général de l'Yonne, t. I, p. 137, n° LXXI, d'après a (anno 933).
d. H. Stein, op. cit., p. 328, édition partielle, d'après a.
Fac-similé : F. Lot, Ph. Lauer, Diplomata Karolinorum, t. VIII, pl. III.
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 396 (anno 933).
Indiqué : Böhmer, Regesta, n° 1993.
Indiqué : W. Lippert, König Rudolf, n° 15, p. 113 (anno 931).
Indiqué : Ph. Lauer, Robert Ier et Raoul de Bourgogne, p. 66 (anno 931).
Indiqué : G. Chevrier et M. Chaume, Chartes et documents de Saint-Bénigne de Dijon, n° 178, p. XLIII (anno 933).
Presque tous les auteurs qui se sont occupés de ce diplôme, trompés par la fausse indication de a, l'ont daté de 932 ou 933. Il appartient en réalité à la treizième année du règne et est donc du 28 décembre 935. Cet acte est certainement un des derniers concédés par le roi Raoul, qui mourut le 14 ou le 15 janvier suivant, à Auxerre, où il se trouvait au moins depuis le 12 décembre. Outre une commune erreur sur le chiffre de l'indiction, les nos 25 et 26 contiennent plusieurs éléments semblables ;
— le préambule :
— l'ossature du dispositif :
— la clause de corroboration :
Mais, comme ils sont concédés à deux personnes distinctes et sont, pour le reste, très différents l'un de l'autre, on peut affirmer qu'ils ont été tous les deux écrits à la chancellerie royale à partir du même formulaire, et non que le n° 26 a été copié sur le n° 25.
Le rédacteur de l'acte publié ici a eu de nombreuses défaillances : répétitions de mots, graphies déficientes, lettres mises les unes pour les autres, incorrections grammaticales, quelquefois rectifiées. Une stipulation, oubliée, a été ajoutée après l'annonce des signes de validation et a fait l'objet d'une dernière ligne écrite par la même main que celle qui a transcrit le reste du texte. Enfin, le monogramme royal a été tracé, contrairement à l'usage, tout à fait à la fin de la souscription royale. Peut-être même les deux derniers mots Actum Autissiodoro ont-ils été ajoutés après coup sur l'original, car, bien que de la même main, ils sont tracés avec une encre plus noire que le reste de l'acte. On remarquera en outre que, dans la dernière partie du règne, la date de lieu précédait la date de jour, l'indiction et l'année du règne ; ici, par contre, la mention du lieu termine l'acte.
In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Rodulfus, divina propitiante clementia, Francorum rex. [2] Regię celsitudinis magnificentia sollemniter exigit, ut fideles nostros claris debeamus honoribus sublimare. Idcirco noverit totius regni nostri venerabilis fidelitas, [3] quoniam, accedentes ad serenitatem nostram, Ansiisus episcopus et Gauzfredus comes humiliter nostram deprecati sunt clementiam, quatenus Adelardo, fideli nostro, et uxori ejus [4] Plectridi atque nepotem ejus, nomine Geiloni, quasdam res, quas ei jure benefitiario concesse fuerant, nostre regalis celsitudinis precepto confirmare dignaremur. [5] Quorum petitionibus eo magis assensum prebuimus, quo eos nostris servitiis habiliores et promptiores fore cognoscebamus. Ideoque ad deprecationem [6] jam predictorum fidelium nostrorum, jussimus prefato Adelardo hac uxori ejus vel nepotem suo, hoc regale preceptum fieri, in quo confirsmando (sic) [7] decernimus et decernendo firmamus. Sunt autem he res supradicte Senonice civitati contigue, videlicet caput abatiole Sancti Pauli ex ipso scilicet comitatu, cum mansis LX [8] et Vuastinemensi comitatu, excepto e[-cclesia] de Creteria, cum mancipiis utr[-iusque] sexus, vineis, pratis, silvis, molendinis, pascuis, aquis aquarumve decursibus, [9] habeant, teneant atque possideant [singuli eorum absque alicujus contradictione. Ut autem hec nostre muni-]ficentie largitio firmior habeatur, [10] et inviolabilius conservetur, manu propria illud subterfirmavimus et anuli nostri impressione jussimus sigillari.
[11] Si autem he res prefate de episcopatu tracta fuerint, nonas et decimas, sicut mos ecclesiarum est, sine alicujus contradictione persolvant.
[12] Signum Rodulfi, gloriosissimi regis. (Monogramma ; locus sigilli).
[13] Hugo cancellarius ad vicem Ansiisi episcopi recognovit.
[14] Datum V kl. januarii, indictione VI, anno XIII regnante Rodulfo rege. Actum Autissiodoro.