879, 15 octobre-887, 11 janvier.

Boson donne à l'évêque de Valence, Ratbert, et au monastère de Charlieu, fondé par celui-ci, les domaines de Régny et de Saint-Nizier.

Référence : Maurice Prou et René Poupardin (éd.), Recueil des actes des rois de Provence (855-928) : Charles de Provence, Boson, Louis l'Aveugle, Paris, 1920, no22.

Diplôme perdu, mentionné dans un diplôme de Philippe Auguste de 1180 ou 1181.

a. Guichenon, Bibliotheca Sebusiana, p. 222, centuria I, n° lxxxxviii.

b. A. Bernard et A. Bruel, Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, t. V, p. 642, n° 4278.

c. H.-Fr. Delaborde, Recueil des actes de Philippe Auguste, t. I, p. 28, n° 20.

Indiqué : Delisle, Catalogue des actes de Philippe Auguste, n° 13.

Il ne semble pas que la charte de Philippe Auguste (qui d'ailleurs mentionne la donation sans indiquer expressément qu'elle ait été constatée par un acte écrit) vise le diplôme de Boson pour l'abbaye de Charlieu que nous avons conservé (supra, n° XVIII), dans lequel il n'est question ni de Régny, ni de Saint-Nizier — à moins que ces localités n'aient été comprises parmi les dépendances de l'abbaye de Saint-Martin, dont elles sont très voisines — ni de l'évêque Ratbert. C'est probablement à l'acte de Philippe Auguste que Paradin (Annales de Bourgogne, p. 112) emprunte ce qu'il dit des origines de Charlieu, en y ajoutant ce renseignement, peut-être inventé de toutes pièces, que Ratbert était le frère de Boson.

D'autre part, le même Paradin (ibid.) rapporte l'extrait suivant, qu'il aurait, dit-il, tiré du testament de Boson «qui est encore en l'abbaye dite de Charlieu»:

«Insatiabilis secularium cupiditas, nisi aut amore aeternae patriae fuerit accensa, aut terrore futuri judicii pavefacta, sitim suam nullatenus extinguere procul dubio poterit: unde fit ut non modo res pauperum, quin etiam ecclesiasticas, in suos non timeat usus transferre. Quod me egisse ego Boso peccator fateor; reversus enim ad cor, et cogitans summi et severi judicis animadversionem, volo et desidero omnia quae a me fuerunt ablata abbatiae Cariloci, quam abbati omnino detinui restituere, et de meis ad confratrum praefatae domus sustentationem tradere. Hoc meum feci et condidi testamentum, quod haeredes meos rogo observare. Datum tertio nonas decembris, indictione duodecima, anno primo Dominii (sic) Bosonis. Actum Cariloci, publice.»

Ce morceau, comme l'a montré M. de Terrebasse (Histoire de Boson, p. 144), a été très probablement fabriqué à l'aide d'une charte d'un personnage du nom de Sobbo, restituant à l'abbaye de Cluny le monastère de Charlieu (publiée par A. Bernard et A. Bruel, Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, t. I, p. 685, n° 730). Paradin a substitué à ce nom de Sobbo celui de Boso, et ajouté une date empruntée au diplôme authentique de Boson pour Charlieu.

Nous reproduisons d'après l'édition citée en b, le passage du diplôme de Philippe Auguste où se trouve mentionné l'acte perdu de Boson. Nous ne pouvons assigner à ce dernier d'autre date que les dates extrêmes du règne du souverain à qui il est attribué.


In nomine sancte et individue Trinitatis. Amen. Philippus, Dei gratia Francorum rex. Quoniam ea… Siquidem idem locus Karilocensis hereditas extitit Ratberti, Valentinensis episcopi, qui construxit ibi monasterium et fratres regulariter viventes ibidem deputavit… Set quascunque possessiones, quecunque bona idem monasterium in presenciarum possidet… abbati Cluniacensi et priori prefati monasterii et fratribus ibidem constitutis eorumque successoribus firma et illibata permaneant. In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis: Regniacum, cum pertinenciis suis, sanctum Nicecium de Strata, cum appendiciis suis, quas ecclesias et villas Boso rex dedit in elemosinam memorato Radberto episcopo et ecclesie Kariloci… Actum apud Bituricas publice, anno ab incarnacione Domini M° C° LXXX°, regni nostri anno secundo.