879, 15 octobre-887, 11 janvier.

Boson, à la requête de Rostaing, archevêque d'Arles, confirme la concession faite à l'église d'Arles et à l'archevêque Roland, par Lothaire Ier et Lothaire II, du monastère de Cruas, et confirme en même temps l'immunité dudit monastère.

Référence : Maurice Prou et René Poupardin (éd.), Recueil des actes des rois de Provence (855-928) : Charles de Provence, Boson, Louis l'Aveugle, Paris, 1920, no21.

A. Original perdu.

B. Copie du xiie s., dans l'Authentique du chapitre d'Arles, aux Archives municipales d'Arles, non coté (autrefois aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône), fol. 2.

B′. Copie du xiie s., dans le même cartulaire, fol. 46, sous la rubrique: «De Crudate».

C. Copie du xviie s., par J. Columbi, à la Bibliothèque municipale de Lyon, ms. 193 (anc. 121), fol. 122, d'après une copie envoyée de Viviers.

D. Copie du xviie s., par dom Estiennot, Fragmenta historiae Aquitanicae, t. X, Bibliothèque nationale, ms. lat. 12772, p. 281, d'après B.

E. Copie du xviie s., Bibliothèque nationale, Collection de Languedoc-Bénédictins, vol. 74, fol. 218, d'après B.

F. Copie du xviie s., Bibliothèque de Carpentras, manuscrit Peiresc LXXIV, t. I, fol. 176, d'après B.

G. Copie du xviie s., faite pour Lecointe, Bibliothèque nationale, ms. lat. 17674, fol. 45, probablement d'après les imprimés.

a. Sainte-Marthe, Gallia christiana, t. I, p. 45, d'après B.

b. Bouche, Histoire et chorographie de Provence, t. I, p. 769, d'après B et une copie des archives du chapitre de Viviers.

c. Dom Vaissète, Histoire de Languedoc, t. II, preuves, col. 15, n° I, d'après B et un vidimus de 1397 aux Archives du domaine de Montpellier.

d. Recueil des historiens de la France, t. IX, p. 672, n° vi, d'après B.

e. Histoire de Languedoc, nouv. éd., t. V, col. 65, n° 1, d'après B c.

f. Albanès, Gallia christiana novissima, Arles, col. 92, n° 228, d'après B B′.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 326 et 329.

Indiqué : U. Chevalier, Regeste Dauphinois, n° 835.

Nous ne pouvons assigner à cet acte d'autre date que les dates extrêmes du règne de Boson. Des deux préceptes qui sont mentionnés dans ce diplôme, un seul est conservé, c'est celui de Lothaire Ier. Il est daté du 6 septembre 854, et porte confirmation de l'immunité du monastère de Cruas, placé sous l'autorité de l'archevêque d'Arles (Recueil des historiens de la France, t. VIII, p. 392, n° xxxviii; Böhmer-Mühlbacher, Regesta imperii, n° 1168 [anc. 1134]). Le privilège de Lothaire II est perdu; il est mentionné dans une liste, datant du xviie siècle, des titres relatifs à l'abbaye de Cruas (Bibliothèque nationale, Collection de Languedoc-Bénédictins, vol. 44, fol. 164 v°; signalé par A. Dopsch, Unedirte Karolinger Diplome, dans Mittheilungen des Instituts für oesterreich. Geschichtsforschung, t. XVI, 1905, p. 219, n° 13). Mais il est possible que les rédacteurs de cette liste aient emprunté la mention d'un acte de Lothaire II au diplôme même de Boson. — Nous imprimons en petit texte les passages qui sont peut-être empruntés, directement ou par l'intermédiaire du précepte perdu de Lothaire II, au diplôme de Lothaire Ier, en faisant remarquer toutefois qu'ils n'ont rien de caractéristique et appartiennent au formulaire de tous les actes d'immunité.

Établissement du texte d'après B B′ C c.


In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Boso, divina favente clementia rex. Si peticionibus servorum Dei, quibus pro commisso sibi officio suggesserint, aurem clementiae nostrae libenter inpertimur, regum praedecessorum nostrorum morem imitari cognoscimur et ob id nobis Deum propiciari nullatenus diffidimus. Quocirca noverit omnium sanctae Dei ecclesiae fidelium, tam presentium quam futurorum, nostrorum quoque solercia quia adiit presentiam nostram Rostagnus, venerabilis Arelatensis archiepiscopus, deferens obtutibus nostris auctoritates praedecessorum nostrorum, Hlotharii videlicet quondam augusti atque piissimi filii ejusque aequivoci illustrissimi regis, ubi continebatur qualiter idem predecessores nostri monasterium in comitatu Vivariensi super Rodanum fluvium situm, quod Crudatis dicitur, cum monachis ibidem Deo militantibus omnibusque rebus ac famulis inibi aspicientibus vel pertinentibus, Rotlanno reverendo quondam praedecessori suo, Arelatensi scilicet archiepiscopo, contulerunt, humiliter poscens ut easdem auctoritates nostro regali corroboraremus precepto. Cujus non spernendam peticionem, propter eternam remunerationem, libentissime suscipientes, hoc serenitatis nostrae preceptum fieri censuimus, per quod jubendo statuimus ut presens rector ejusdem monasterii, Amicus nomine, omnesque successores ejus, cuncti insuper monachi amodo ibidem Deo militaturi, cum omnibus rebus ac famulis, sub tuicione consistant Rostagni, praesulis Arelatensis, universorumque sequacium ejus in eadem sede sancta, ob honorem Domini, Stephano protomartyri sacerrimo pariterque primo ipsius urbis antistiti Trophymo serviturorum. Precipimus quoque ut nullus judex, nulla quelibet persona ex judiciaria potestate ad causas audiendas vel freda exigenda aut homines eorum tam ingenuos quam servos distringendos ullo umquam tempore ibidem ingredi audeat, sed liceat prefato pontifici res supradicti monasterii quieto ordine possidere. Itaque ut haec nostrae auctoritatis statuta firmiorem in Dei nomine obtineant vigorem, manu propria subter firmavimus et anuli nostri inpressione asignari jussimus.

Signum (Monogramma) Bosonis serenissimi regis.

Stephanus cancellarius.