907-910.
Louis l'Aveugle, empereur, à la requête du comte Boson, restitue à l'église d'Avignon et à l'évêque Remy l'abbaye de Saint-Ruf, que son père avait jadis donnée à ladite église.
A. Original prétendu. Parchemin. Hauteur, 400 mm.; largeur, 500 mm. Archives départementales de Vaucluse, fonds de l'archevêché d'Avignon, G 6, fol. 4.
B. Copie du début du xviie s., par A. Valladier, provenant de Peiresc, Bibliothèque nationale, ms. lat. 17558, fol. 77, d'après A.
C. Copie du xviie s., Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 39, fol. 302, d'après A.
D. Copie du xviie s., dans les Diversorum Avenionis, Archives départementales de Vaucluse, fonds de l'archevêché d'Avignon, G 127, fol. 30 (anc. 24).
E. Copie du xviiie s., Collection Massilian, t. XXI, Bibliothèque d'Avignon, ms. 2399, fol. 15, n° ix, probablement d'après A.
F. Copie du xviie s., ms. lat. 17191, fol. 84, d'après un ms. de Saint-Victor.
G. Copie du xviie s., dans J. de Cambis, Histoire de la ville d'Avignon, Bibliothèque d'Avignon, ms. 2776, fol. 243, d'après A.
a. H. Bouche, Histoire et chorographie de Provence, t. I, p. 934.
b. Recueil des historiens de la France, t. IX, p. 683, n° xiv, d'après a.
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 371.
Indiqué : U. Chevalier, Regeste Dauphinois, n° 1001.
L'acte se présente comme un original, mais il est dépourvu de souscription de chancellerie, de date et de sceau, bien que ce dernier soit annoncé dans les clauses finales. Néanmoins cette absence de souscription de chancellerie et de date ne suffirait pas à empêcher de considérer l'acte comme un original authentique, puisque la date peut faire défaut dans des actes non suspects (cf. n° LXIX); d'autre part si l'écriture semble bien celle d'un acte du xe siècle, on remarque cependant entre elle et l'écriture ordinaire des préceptes de Louis l'Aveugle certaines différences. L'a a la forme a au lieu d'être comme à l'ordinaire ouvert par le haut, l'o est également formé de deux parties séparées et ne présente pas à sa partie supérieure le petit crochet caractéristique qu'on rencontre habituellement dans son tracé. Toute la deuxième ligne est en caractères sensiblement plus grands que ceux du reste de l'acte, disposition qui ne se retrouve pas ailleurs, tandis que la souscription royale est en caractères ordinaires. En outre, certaines expressions semblent étrangères aux usages de la chancellerie de Louis l'Aveugle, par exemple: probitati… fidelium, — serenitatis pietatem, — reconfirmativo precepto, — tranquilla securitate, — nefario captus amore, — presidenti au sens de presuli. Il semble donc que l'acte ne puisse être considéré comme un original, et que son texte ait été altéré en certaines de ses parties. La restitution de l'abbaye de Saint-Ruf à l'évêché d'Avignon, qui en fait l'objet, ne doit, d'ailleurs, pas avoir été exécutée, puisque, quelques années plus tard (voir ci-dessous n° LV), un précepte de même objet est de nouveau donné par l'empereur Louis en faveur de l'évêque d'Avignon, Fouquier, successeur de Remy. Néanmoins, par certains points (l'idée de la récompense divine exprimée dans le préambule, la qualité de parent de l'empereur attribuée au comte Boson, l'annonce des signes de validation), l'acte est conforme au formulaire habituel des diplômes de Louis l'Aveugle. Nous le maintenons donc dans la série des actes de ce souverain, en lui assignant comme date les dates extrêmes de l'épiscopat de Remy à Avignon.
(Chrismon.) In nomine sanctȩ et individuȩ Trinitatis. Ludowicus, imperator augustus. Si vestigiis predecessorum nostrorum inhȩrentes, regum scilicet piissimorum, [2] ecclesiasticum prout valemus statum tuemur, ȩternam proinde nobis remunerationem non ambigimus rediberi. Quapropter probitati omnium sanctȩ Dei ecclesiȩ nostrorumque [3] fidelium notum esse cupimus quod illustris comes nosterque karissimus propinquus Boso nostrȩ serenitatis adiit pietatem, implorans obnixe ut abbatiam beati Rufi, [4] munificentia clementis genitoris nostri ecclesiȩ protomartyris Xpisti Stephani Avenionensis sedis, cui laudabilis vitȩ Remigius episcopus ad presens et preesse [5] et prodesse dinoscitur, olim collatam, eidem ecclesiȩ per preceptum reconfirmationis restitueremus. Cujus petitionibus assensus nostri favorem accommodantes, [6] prefatam sancti Rufi abbatiam reconfirmativo precepto ecclesiȩ jam memorati beati Stephani urbis Avenionensis ipsique prȩsidenti reverendo concedimus, Remigio episcopo, ut [7] ab hodierna die ac deinceps, absque alicujus refragatoris inquietudine, tranquilla securitate perenniter libera eandem abbatiam possideant tam ecclesia quam ei [8] deservientes potestate. Si quis autem, nefario captus amore, huic auctoritati obesse quandoque temptaverit, non solum episcopali ferula percel-[9]-lendus sed theus[aur]is nostris inferendarum auri X librarum est poena multandus. [Et] ut hȩc nostre reconfirmationis auctoritas inviola-[10]-bilem omni tempore [obt]ineat vigorem, manu propria subter firmantes anuli n[ostri impressione] insigniri jussimus.
Signum domni (Monogramma) Ludowici serenissimi imperatoris augusti.